La nouvelle prime à la rénovation énergétique des logements a attiré moins de 50.000 ménages, soit un rythme nettement inférieur à ce qui était prévu.

La nouvelle prime à la rénovation énergétique des logements "MaPrimeRénov'" a pour l'heure attiré moins de 50.000 ménages, soit un rythme nettement inférieur à ce qui était prévu, a annoncé l'agence chargée de la distribuer.

"Depuis janvier 2020, 47.775 dossiers ont été déposés et les premières aides ont été versées pour les travaux terminés", a annoncé dans un communiqué l'Agence nationale de l'habitat (Anah), qui dépend du ministère du Logement.

Pour mémoire, cette prime a été instaurée cette année afin de remplacer le précédent système de crédit d'impôt. L'idée est de rendre l'aide beaucoup plus attirante en permettant aux ménages de vite récupérer de l'argent au lieu d'attendre des mois après la réalisation des travaux. Mais les chiffres de l'Anah témoignent d'un rythme nettement inférieur aux attentes du gouvernement qui souhaitait, en début d'année, que 200.000 primes soient attribuées en 2020.

Pourtant, à en croire une enquête Cofidis/CSA Research, les Français seraient familiers des travaux d’entretien, d’embellissement voire de rénovation. Sur le millier de personnes interrogées, les trois-quarts en auraient déjà fait chez eux et les deux-tiers l’auraient fait récemment (moins de 2 ans) généralement ceux qui viennent de s’établir dans la vie.

Plus de la moitié des répondants aurait même l’intention d’entreprendre prochainement des travaux de rénovation, dont un tiers d’ici à la fin de l’année. Propriétaires (86 %) et retraités (78 %) sont largement représentés, mais les 25-34 ans et les CSP+ pourraient être les moteurs de cette demande. Pour Mathieu Escarpit, directeur Marketing de Cofidis, analyse : « Le confinement a renforcé cette tendance et, malgré la crise économique qui s’amorce, les Français maintiennent leurs envies de réaliser des travaux de rénovation ».

Question budget, le montant moyen envisagé des travaux est de 9 550 €, mais cette somme varie fortement suivant les catégories sociales. Les plus jeunes (18-24 ans) ne consentiront « que » 6 400 € en moyenne, avec un quart d’entre eux qui ne pourront même allouer que 1 000 € ou moins à ce projet. Les retraités se situeront dans la moyenne (9 480 €) tandis que les professions intermédiaires et supérieures débloqueront des montants plus élevés, situés aux environs de 10 100 €. Toutefois, un tiers des Français affirme que le manque de budget sera le principal écueil, notamment chez les CSP- « dont la situation financière risque de se dégrader dans les prochains mois », note Cofidis.

Pour financer leurs travaux, les répondants mobilisent leur bas de laine avec des sommes mises de côté à cet effet (50 %, notamment les 50-64 ans) ou en ponctionnant sur le budget courant du foyer (40 %, principalement chez les plus modestes). En complément, certains auront recours au crédit (17 %, surtout les plus jeunes). Mais très peu feront appel aux dispositifs d’aides publiques (9 %). Ces derniers sont mal connus (65 %) et ne soutiennent que les travaux qui sont efficaces énergétiquement. La nouvelle campagne de communication sur « MaPrimeRénov’ » sera essentielle pour les informer.