L’inflation US ralentie, les marchés s’envolent. Le point sur les marchés avec Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France.

L’inflation US ralentie, les marchés s’envolent. Le point sur les marchés avec Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France.

Les marchés financiers continuent de profiter des propos parus plus accommodant de Jerome Powell concernant la politique monétaire fin juillet. Bien que les probabilités d’une hausse de 75 point de base pour le FOMC de septembre aient bien rebondi depuis, les marchés restent focalisés sur la possibilité que le pic d’inflation soit atteint et que le pivot de Jerome Powell est déjà enclenché. 

En effet, les investisseurs s’attendent à une baisse de taux de la Fed dès début 2023 et cela suffit à oublier la poursuite du resserrement monétaire, ainsi que les risques de voir la récession s’aggraver d’ici là.

Hier, les chiffres de l’inflation sont ressortis en baisse, mais restent toujours bien au-delà de l’objectif de la Fed, qui pour rappel est situé autour des 2%. Pourtant, cette réduction a suffi aux marchés pour accélérer à nouveau. 

 

Pour le retail, le bear market est terminé, il est temps de se placer à la hausse.

En effet, même les commentaires des membres de la Fed qui ont suivi la publication, n’ont pas freiné les marchés. Pourtant, ces derniers confirmaient le besoin de continuer le resserrement de la politique monétaire et qu’une baisse de taux début 2023 n’était pas concevable.

Après avoir annoncé que l’inflation était transitoire ou que des hausses de taux n’étaient pas envisageable avant 2023, les marchés ne semblent plus porter aucune crédibilité aux banquiers centraux. Il est fort probable que la Fed baisse les taux plus tôt qu’elle ne le dit actuellement, pour autant, une hausse de taux en septembre, ainsi que l’accélération de la baisse du bilan de la Fed est quasi certain. 

Par ailleurs, ce que les marchés semblent ignorer, est l’aggravation de la récession aux Etats-Unis et le même phénomène à venir dans d’autres zones économiques. En revenant en 2000 ou en 2008, les marchés accéléraient leur chute quand bien même la Fed baissait ses taux. 

Il faut donc comprendre ici, que les marchés restent focalisés sur les décisions de la Fed, mais que les investisseurs risquent d’être rattrapés par l’évolution de l’économie mondiale. 

En effet, les résultats des entreprises restent dans l’ensemble solides, mais certains secteurs ne cessent d’annoncer des alertes sur résultats. Par ailleurs, de nombreux licenciements sont annoncés et les résultats pourraient se retrouver sous pression durant les prochains trimestres.

Ainsi, bien que cela n’a pas été le cas durant les deux dernières années, il paraît judicieux de se focaliser à nouveau sur les données économiques et qu’une détérioration de l’économie et notamment de l’emploi aux Etats-Unis, pourrait causer une nouvelle chute importante sur les marchés financiers.

Par ailleurs, d’autres risques planent sur les marchés, avec la situation en Europe et la crise énergétique à venir cet hiver, le marché immobilier chinois, ainsi que la politique zéro cas face au covid, qui risque de conduire à de nouveaux confinements ou encore les relations géopolitiques qui se dégradent entre les deux premières puissances mondiales.
 

Enfin, l’analyse des graphiques montre l’atteinte de niveaux techniques importants sur de nombreux actifs spéculatifs. Bien que le rebond pourrait avoir encore un peu de temps, la chute semble se mettre en place et celle-ci pourrait être brutale.