En septembre, l’indice de confiance des ménages sur la conjoncture retrouve son point bas de juillet, après un léger rebond en août.

En septembre, l’indice de confiance des ménages sur la conjoncture retrouve son point bas de juillet, après un léger rebond en août.

 

En septembre 2022, l’indicateur synthétique de confiance des ménages retrouve la tendance baissière qu’il connaît depuis juin 2021. Il s’établit à 79, comme en juillet, qui était son plus bas niveau depuis 2013. Cette nouvelle baisse est surtout tirée par les perspectives perçues par les ménages, qui s’assombrissent. 
Les craintes des ménages augmentent particulièrement quant à leur situation financière dans les 12 prochains mois, ainsi que sur l’évolution future du chômage, dont l’indice est nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. Ainsi, les ménages pressentent une dégradation de leur niveau de vie dans l’année à venir : cet indice perd 8 points. 

Fait notable, les ménages revoient nettement à la hausse leurs anticipations d’inflation : après des anticipations à la baisse an août, avec un indice à -9, celui-ci passe à 1 en septembre. Les ménages prévoient donc une nouvelle augmentation de l’inflation, prévision qui tend elle-même à favoriser l’inflation puisque conduisant les ménages à avancer leurs décisions d’achat avant que les prix n’augmentent davantage. Ces anticipations sont en ligne avec les prévisions de l’INSEE et de la Banque Centrale Européenne, qui prévoient une nouvelle augmentation de l’inflation pour la fin d’année 2022.
 

La confiance des ménages replonge malgré un ralentissement observé de l’inflation ces 2 derniers mois et la protection du pouvoir d’achat assurée par les mesures budgétaires. Si le gouvernement a annoncé vouloir reprendre en main le déficit public, le projet de loi de finances pour 2023 poursuit dans une large mesure le soutien au pouvoir d’achat. On observe cependant une recomposition de la consommation des ménages vers les services au détriment des biens.
 

Face à l’inflation et à la persistance des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, le gouvernement continue de soutenir activement le pouvoir d’achat des ménages. Le PLF (projet de loi de finance) 2023, présenté le 26 septembre, prévoit entre autres de maintenir 85% du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité, d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, de supprimer la CVAE en 2023 et 2024 et de verser un chèque énergie exceptionnel fin 2022. Ces mesures protègent le pouvoir d’achat des ménages à court terme, mais la confiance de ceux-ci pourrait néanmoins être ébranlée à moyen terme par le creusement de la dette publique qu’elles induisent.
 

Le contexte conjoncturel actuel a néanmoins un impact fort sur la composition de la consommation des ménages : on observe depuis 2021 un basculement croissant de l’achat de biens vers celui de services, moins affectés par l’inflation. Si la consommation de services semble retrouver sa tendance d’avant COVID-19, le déclin de la consommation de biens industriels et agricoles pourrait avoir une incidence importante sur la production.

 

(source Asterès)